Le capitaine scrutait aux jumelles cette cote spendide sous le vent de l’ile ,esperant la decouverte d’un petit mouillage pour la nuit.Il faut dire qu’il avait derivé avec un groupe de baleines pendant quelques heures,un de ces moments où on se fait tout petit pour ouvrir grand les yeux.
Il se faisait tard et la perspective de plusieurs heures de moteur pour arriver vite et de nuit,lui faisait chercher une alternative rafraichissante à ce soleil de plomb qui avait innondé la journée.
Soudain le village, tout simple, était là,assez eloigné des hotels à bobos,il étalait sa splendeur en toles rouillées sous les cocotiers et le soleil couchant.
Il fit un rapide tour a la voile dans la petite baie pour voir si les fonds ne receleraient pas une petite plaque de sable où son ancre pourrait lui fournir le sommeil du juste.
Et hop! l’ancre croche bien sur l’ère du bateau,et il rajoute une petite longeur de chaine , aucun bateau à l’horizon si ce n’est un petit gommier qui rentre du large lourdement chargé.
A l’approche du rivage le pecheur sonne de la corne de brume et la plage s’anime aussitot.
Ne pouvant resister a la criée qui s’improvisait l’annexe est mise a l’eau et le capitaine aux avirons a hate de voir de plus pres le gros tas de poissons argentés
La criée bat son plein et le poisson est distribué à une vitesse qui ferait rever les commerciaux maniaques du rendement.
Le capitaine et sa tendre epouse taillent une petite bavette avec les mousses affairés au démelage des filets,quand le dernier poisson est sur le sable, le pecheur le prends et le tends au capitaine qui sort deux billets de sa poche,un pour le poisson et un autre pour que demain il puisse en offrir un à celui qui aujourd’hui s’est contenté de riz…
Un sourire, une poignée de mains et quelques verres de rhum plus tard,il faisait nuit depuis lontemps quand le cours bouillon fut à point .Dire que le poisson fut bon est un euphemisme…aussi sucré que l’alizé qui carressait leurs corps fatigués mais heureux de ces petites joies simples d’une vie enchantée.
Non je ne vous dirai pas où est cette ile,car comme ils disent en afrique: »l’homme blanc ne doit pas tout savoir »